lundi 31 mai 2010

Journal du temps qui passe 3

Bas-latin petroleus du latin petra pierre et oleum huile marée de pierre noire calculs aux reins d’un continent obèse rien à célébrer houle au beurre noire lâchée lousse Golf du Mexique ça n’a rien d’une partie de plaisir ce soir je ne dors pas un thriller idiot à la télévision j’ai passé la journée à écrire des poèmes à ressasser l’univers ne jamais se demander à quoi sert la souffrance 52 incendies fumée grise comme un couvercle sur le Québec à quoi sert l’inégalité des conditions de vie naïve question tomber en bas de sa chaise comme un président de syndicat une vieille histoire Washington se prépare au pire on parle d’une fuite qui ne s’épuiserait pas avant des mois imaginons des poissons englués morveux alourdis de pétrole pétrochimie de l’époque moderne décomposition méthodique d’une civilisation aveugle – les yeux bourrés de pétrole – qui fonce tête baissée dans un mur colossal et nous ne parlons pas que des USA la terre s’effrite dans l’espace à force de tourner en rond dans la tête des hommes qui abattent des arbres pour faire des dollars monnaie de papier circulation symbolique d’une chlorophylle artificielle volontiers noire devenue train avion voiture plastique bitume méthane colle solvant cosmétique les forêts brûlent les villes puent les poètes écrivent des poèmes que le feu consume pourquoi être si triste me demande un observateur je lui réponds de lire le titre de mon texte journal du temps qui passe ce n’est pas de ma faute si les temps sont secs et noirs si la Chine achète l’Afrique usine par usine s’il n’y a pas un seul continent sans dictature ce n’est pas de ma faute si Big Brother existe si les gens lisent peu de livre peuple presbyte et quoi j’aime tremper ma plume dans l’air du temps – à l’occasion – un blogue ça sert à ça me confie Koko mon chat noir – abus des tirets faisons la révolution verte pendant que les couleurs existent encore belles les femmes sont belles j’ai rencontré une très belle poète aurait pu tomber amoureux de ses yeuxbrasjambesfessesespritsseinslèvresparolesdents la vie est belle avec le cœur quand il n’est pas gonflé d’hélium soleil nébuleuse début de l’univers fabrication d’étoiles faisons des enfants nous en aurons besoin pour nous torcher quand nous serons une population majoritairement sénile pousse pousse le vieux en bas de sa chaise pénurie de fauteuils roulants fini la nostalgie fini le spleen baudelairien je vous annonce du soleil au moins une fois par an je vous annonce une eau bleue sauvage électrique stimulante du grec êlektron ambre jaune résine d’amour à s’en lécher les doigts clair désir diversion des mots vers le poème je vous ai présenté la suite d’un texte infini

dimanche 30 mai 2010

Faut pas rire des êtres sensibles

Vous allez peut-être rire, mais il m'arrive souvent, l'hiver, de penser à ce dont parle le poème de François Coppée qui suit :


La mort des oiseaux

Le soir, au coin du feu, j'ai pensé bien des fois,
A la mort d'un oiseau, quelque part, dans les bois,
Pendant les tristes jours de l'hiver monotone
Les pauvres nids déserts, les nids qu'on abandonne,

Se balancent au vent sur le ciel gris de fer.
Oh ! comme les oiseaux doivent mourir l'hiver !
Pourtant lorsque viendra le temps des violettes,
Nous ne trouverons pas leurs délicats squelettes.

Dans le gazon d'avril où nous irons courir.
Est-ce que " les oiseaux se cachent pour mourir ? "

Promenades et Intérieurs, François Coppée 1842-1908



jeudi 13 mai 2010

Journal du temps qui passe 2

Équations des consonnes se tenir loin des aéroports se planter les pieds dans l’immobilisme procréateur routes routes courir après courir infinitum infinitos Pascal Galilée plonger sous le quai dans l’eau subconsciente du Saint-Laurent apprendre par coeur la liste des villes qui commencent par v Victoriaville vernaculaire vessie vigie vigile aujourd’hui la vierge est apparue à la télévision au bras de Benoît XVI la lune est en Vénus les Canadiens secouent la cabane de mes souvenirs jeunesse long printemps oblong Lafleur Bobby Orr Bobby Hull Yvan Cournoyer Stan Mikita les Voltigeurs de Laval les Acariens de Chicoutimi les Ours putrides de la caverne dans l’éventualité où vous auriez le cancer quelle serait votre premier réflexe ? griller une cigarette ? – je ne fume plus depuis septembre 2000 ce n’est pas un cancer qui va me faire recommencer – bla bla bla – et vous ? demandait la vieille dame qui vivait dans une grosse botte – une annonce des pompiers de Tombouctou – nous irons déjeuner sur la lune ma douce moitié mon croissant de lune ma végétale amie mon citron stellaire – je fumerai un joint puis je me jetterai sans parachute du haut d’un F-14 en chantant une chanson de Marie-Mai pour le plaisir de dérouter les vents ascendants il y aura une parade sur Sainte-Catherine je le prédis par la boule de cristal qui me roule dans la gorge prédire la mort des pissenlits est une sinécure les belles femmes affectionnent les manucures manu militari/directement dans le cul/ la mort est une chienne/ une salope/ vous agitez des épouvantes/ de sombres braises s’agitent elles libèrent des couronnes d’étoiles des filets de lumière hypermatérielle vivre sous le couvert des mots dans la profondeur blanche de la page word double écran la voie lactée est mon plus vieux souvenir

vendredi 7 mai 2010

Journal du temps qui passe 1

Rouge-gorge vitamine espace skier sur l'alphabet tripper Naufragé du A une merveille souvenir aujourd'hui j'ai composé un poème j'y ai mis une allusion à Nelligan nostalgie de l'enfance du Vieux-Montréal à Dawson à la recherche d'un coat jeans avec mon fils il me dépasse maintenant il a plus de goût que moi il nage plus vite aussi du moins je l'espère il nage deux heures par jour depuis une dizaine d'années j'ai été légèrement un peu plus que moins malade dernièrement il y aura des analyses le temps passe le sable du temps s'écoule l'élastique de la vie s'étire la route du monde rapetisse rétrécit à l'usage je me souviens je me souviens et oui mon poème aujourd'hui souvenir nostalgie et regret alliance étrange mais stimulante Dieu m'est témoin que je suis sobre je ne peux manger ni tomate ni citron ni orange ni chocolat ni fumer ni boire la belle vie la dolce vita avez-vous lu Dante ? souvenir de l'Université ça aussi c'est de l'autre côté le dark side of the conscience un pique-nique avec Sigmund Freud j'en suis rendu à une inième version de mon roman style style style évolution des voyelles récalcitrantes un poète s'éveille au roman il se frotte les yeux autant de lumière de transparence comment vibre la vitre déjà ? cette semaine en classe j'ai fait lire un extrait de Paradis de Sollers une oeuvre incroyable dans un de mes groupes j'ai oublié d'en faire le commentaire complètement oublié le cours est fini ai-je dit ils sont tous partis fort contents libérés de la leçon ou du sermon c'est selon et bien je le "copie" en ce moment Sollers valse des voyelles tango des marteaux naissance du capitalisme Marx jouait-il au poker avec sa bonne ? moi j'aimerais bien me faire sucer par une sainte religieuse et puis je l'ai trouvé mon coat jeans la nostalgie du crest le tatou des coats je faisais partie d'une gang on était deux nous étions en guerre il m'a expulsé m'a remplacé par un plus vieux et nous nous sommes battus j'ai gagné comme ce tournoi d'échecs à dix-huit ans que j'avais remporté en mangeant des crevettes si vous trouvez des fautes dans mon texte vous me le dites je n'aime pas les fautes et ça prouvera que quelqu'un l'a lu ça me changera des commentaires spam qui polluent mon blog pendant mon absence ici je vais mettre une photo de Freud si je m'en rappelle vous ai-je déjà dit que mon poète préféré se nomme Tristan Tzara son oeuvre post-dadaiste est génial notamment L'Homme approximatif un choc un choc choc choc choc il fait froid aujourd'hui on annonce un été de télévision dans les parcs à neuf heures du matin salut lecteurs ça fait longtemps je ne vous ai pas oubliés mais je travaille dans l'ombre ça me va mieux je suis de nature ombre n'en déplaise aux existentialistes de mes dix-sept ans j'ai discuté avec Gabriel 17 ans six pieds un faudrait que je le mesure ça aussi ça me manque donc on a discuté du déterminisme freudien en opposition au non-déterminisme sartrien Ô joie du père courant électrique jusque dans les couilles mon fils me ressemble il me ressemble ! pas sur tous les points Ô que non mais il me ressemble ! Avez-vous déjà lu James Joyce ? à conseiller pour s'évader/s'enfuir/tourner le dos/caracoler dans les brancards/se crosser dans les tulipes/péter dans les fleurs vous ne connaissez pas ce James Joyce-là ? moi si sico sarcophage sarkozy montre moi ton zizi quel est votre poète préféré ? j'ai longtemps rêvé de bonne heure que ma poésie préférée était le noir mais maintenant je pencherais pour le rose j'adore le rose des femmes aux odeurs d'étoiles depuis un certain temps je tourne de l'oeil aux feux verts j'aurais bien le goût de vous donner un extrait de ce que je fais en ce moment mais superstition oblige variance variance poker un coup de dé jamais n'abolira le hasard je vous présente cet article