La septième soirée de slam de la deuxième saison qui a eu lieu lundi le 14 avril 2008 fut remarquable à plus d’un égard. Salle pleine, atmosphère fébrile, participants de marque. Tout coïncidait pour une belle soirée, et elle le fut vraiment.
Pour moi, elle n’a pas été ce à quoi je m’attendais. Je me préparais à performer deux nouveaux slams. À ma grande surprise, Ivy m’a téléphoné pour me demander de le remplacer comme animateur parce qu’il était l’objet d’une méchante grippe qui le clouait au lit. J’ai accepté sa proposition, en repoussant ma participation comme slameur au mois de mai.
Yvon Jean, qui avait gagné le mois précédent, a dignement été sacrifié, les murs, les verres, les projecteurs et les tableaux sur les murs ont tremblé les quatre minutes qu’a duré son sacrifice. La bête ne s’est pas laissé facilement empaler !
Le slam poésie a commencé par un Jean-Sébastien Larouche en feu, qui s’est mérité le meilleur total de points de la première partie. Il nous a présenté deux nouveaux slams. Jocelyn Thouin a également offert une solide performance au premier tour en présentant un slam sur le quartier Hochelaga gorgé de références historiques. Un vrai bijou. Je retiens aussi les performances d’Isabelle St-Pierre, dont l’un de ses slams portait sur l’hôtel Matagami, un slam que je n’avais jamais entendu et ceux de Queen Ka, également nouveaux, également solides. L’Âme Quidam a livré un slam tout en rythme sur le Québec. Ce fut touchant.
La soirée nous a offert un tas de nouveaux slams de la part de participants qui étaient à l’affiche au courant de la première année. C’était même la première participation de la saison de Queen Ka, l’Âme quidam et Larouche.
Maryse Leblanc, qui nous a offert un texte savoureux sur les Indes (si la mémoire ne me joue pas un tour…) se présentait quant à elle pour la deuxième fois de la saison sur les planches du Patro-Vys. On a également reçu la visite de deux nouveaux slameurs. Lou Garcia nous a livré un texte dense truffé de jeux de mots, d’esprits et d’effet de rythme. Elle semblait un peu nerveuse, mais elle a tout de même bien drivé son énergie.
Benoît Ponton, le second nouveau - qu’on avait par ailleurs déjà entendu à quelques reprises lors des micros ouverts au Quai des brumes - semblait également nerveux. Il a également bien canalisé cette énergie, plutôt bien à vrai dire. De tous les participants, il était de loin celui qui travaillait le moins le rythme. Il a plutôt misé sur le contenu de ses deux poèmes, dont un est une recette composée de référence à des grandes guerres et à des génocides… le plat était nettement indigeste. Le ton froid qu’il a opté pour livrer son poème, jumelé à l’horreur de ses évocations donnait froid dans le dos – et dans les os. Mais c’est son deuxième texte, portant sur un autre lourd sujet, le viol, qui lui a mérité non seulement le plus de points, mais lui a également permis de finir grand gagnant du slam du mois d’avril. Remarquable et tout de même surprenant.
Voici quelques photos de la soirée prises par Anne Fortin. Elles sont dans un ordre aléatoire.
L'Âme Qidam
Benoît Ponton, le gagnant.
Mario Cholette, le suppléant !
Isabelle St-Pierre
Jean-Sébastien Larouche, qui a fini troisième.
Jocelyn Thouin, qui a terminé deuxième.
Lou Garcia
Queen-Ka
Yvon Jean
Maryse Leblanc
10 commentaires:
Bonjour Mario,
En effet, quelle soirée! C'était ma première (ça veut dire que j'en ai manqué 6!!!) Ciel mes oreilles ont des mots à rattraper :-) J'ai découvert de nouveaux poètes, senti une telle fébrilité, entendu des textes hallucinants. Que d'énergie! Je suis très contente d'avoir retrouvé mes lundis soirs pour assister à ces soirées.
Ça fait du bien cette dose d'énergie concentrée :-)
À la prochaine donc!
joannex
Cool !
Beau projet: rattraper des mots. Surtout s'ils s'envolent !
Cholette, T'as pas aimé Benoît Ponton ?
LL
Je réagis vite-là ! Au contraire, j'ai adoré. Un style complètement à l'encontre de mes recherches, mais totalement incisif, ciselé, précis. J'ai dit que c'était totalement indigeste (qqch comme ça), mais c'était un COMPLIMENT !
Arrivé à provoquer des émotions à des gens qui se garochent des métaphores par la tête depuis deux ans est en soi un exploit ! Non, oui, je ne sais plus, j'ai adoré son premier slam, il est taltelement indigeste et c'est COOL ! VRAIMENT COOL !
Joannex, si je peux te tirer un peu la pipe, je te dirais que tu as également manqué les slams de l'année dernière !
Faut lire Train de Nuit, il dit mieux que moi ce que je voulais dire sur benoît Ponton. http://jack-jackyboy.blogspot.com/
tu tires en effet :-! je sais que j'ai manqué l'an passé mais je suis tombée sur le slam en été. la saison était déjà terminée. Ivy et le slam, en pleine face, en pleine rue Mont-Royal! quel beau cadeau :-) et j'ai pressenti tout de suite ce que j'avais manqué. mais, comme j'ai retrouvé ma liberté des lundis soirs, je vais pouvoir me reprendre le reste de la saison. des heures de bonheur en perspective :-) joannex
Entre Mario et moi, il n'y a aucun malaise. J'ai pris comme un compliment ce qu'il a écrit sur mon texte. D'ailleurs il m'en avait déjà fait part, en privé.
Amitiés à Mario
Benoit Ponton
Bien sûr, quand j'ai dit indigeste, c'était un jeu de mots !
J'ai des extraits vidéo d'un peu tout le monde, quand j'aurai du temps libre, je ferais un clip sur cette soirée.
Bonjour,
je voudrais simplement précisez si possible que Jocelyn Thouin a offert une des meilleures performances de sa carrière en offrant un premier slam à saveur rap (qui l'eut cru) portant sur le trad dans notre belle province et ce texte était effectivement truffé de références historique. Le deuxième slam était bel et bien sur Hochelaga et les références de celui-ci étaient plutôt géographique, touchant et choquant comme seul lui sait le faire. Je suis légèrement dithyrambique, je sais, mais de toutes ses performances, je crois sincèrement que celle-ci est à marquer d'une pierre blanche...
mpg
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