- Ça fait un bail ! s’exclame le lecteur de blog.
- Vous savez ce que c’est, lui répond celui qui ne sait que répondre.
- Vous auriez pu donner des nouvelles ! le relance celui qui pose ses yeux sur les mots pour y trouver matière à embraser son imagination.
- Mais justement, je n’ai pas eu le temps de donner des nouvelles, c’est pour ça que...
- Vous auriez pu prendre le temps de dire que vous n’aviez pas de nouvelles.
- Oui, j’avais des nouvelles, mais je n’avais pas le temps. Si j’avais eu du temps sans avoir de nouvelles, alors j’aurais eu techniquement la chance de venir écrire que je n’avais pas de nouvelles.
- Vous auriez pu prendre le temps de dire que vous n’aviez pas le temps d’écrire vos messages.
- Écoutez-vous.
- Au-delà des apparences de contradiction, ce n’est pas si long de dire : « écoutez je n’ai pas le temps de vous dévoiler ce que je sais, mais je prends tout de même le temps de vous dire que je ne vous oublie pas et que je vous aime. »
- Si j’avais eu le temps de dire cela, j’aurais eu le temps d’écrire ma nouvelle.
- Un petit message de temps en temps pour nous dire que vous n’êtes pas mort.
- Vous me faites penser à ma mère (« Salut maman, ça va ? »).
- Et vous l’appelez souvent votre mère ?
- ... Non... Pas assez à son goût.
- Et qu’est-ce que vous lui dites à votre mère ?
- Je lui dis que je l’aime et que je pense à elle et que je n’ai pas le temps de l’appeler.
- Vous l’appelez pour lui dire que vous n’avez pas le temps de l’appeler. C’est bien ça ?
- À un ou deux détails près, c’est exactement ça.
- Alors pourquoi ne faites-vous pas la même chose avec vos lecteurs de blog ?
- Quoi ? Les appeler pour leur dire que je les aime même si je n’ai pas le temps de le faire ?
- Oui, c’est ça.
- Mais je ne connais pas leur numéro de téléphone !
- Avez-vous déjà pensé à leur demander ?
- Non pas du tout... Ha ! si peut-être, une fois, il y avait une belle lectrice. Mais je n’ai pas osé. J’ai une blonde.
- C’est cette idiotie que vous dites à vos lecteurs qui ont pris le temps de tout lire jusqu’à cette ligne ?
- Et jusqu’à celle-ci aussi.
- Oui, celle-ci aussi. Et l’autre.
- Ça tourne en queue de poisson.
- On dit : « ça tourne en rond » et « ça finit en queue de poisson ». Vous mélangez les expressions.
- Ça m’arrive.
- C’est étrange pour un poète.
- Au contraire, mélanger les expressions est le premier stade de la création poétique.
- Et quel est le second ?
- L’invention d’expressions.
- Vous avez pris ça où cette idée à la con ?
- Dans ma tête.
- Il y en a d’autres idées comme ça dans votre tête de poète ?
- Oui, des tonnes.
- Et pourquoi vous ne nous les transmettez pas ?
- C’est ce que je fais.
- En n'écrivant pas votre blog ?
- Exactement.
- Vous êtes spirituel ce matin.
- Exactement, mais on est l’après-midi même si vous venez juste de vous lever.
- Et qu’est-ce que vous n’avez pas dit à vos lecteurs ?
- Vous êtes brutale.
- Vous ne leur avez pas dit que je suis brutale ?
- En effet, je ne leur ai pas dit que vous êtes brutale, ni que vous êtes belle.
- Je suis belle ?
- Statistiquement parlant, bien sûr.
- Merci. Et qu’avez-vous à nous dire d’autres ?
- Que le dernier slam session a été fort intéressant. Il faut se rappeler de la performance de l’Âme Quidam. Certainement sa meilleure à vie. À ma connaissance.
- Je croyais que...
- Oui, je pense que la soirée a besoin de quelques ajustements pour demeurer 100% slam.
- Qu’est-ce que ça veut dire 100% slam.
- Je ne sais pas, faudrait le demander à Michel Bergeron. Ou à Grand Corps Enrhumé.
- Malade.
- Vous êtes malade ?
- Non, mais lui il est malade.
- Ça ne paraît pas quand on l'écoute qu'il est malade.
- Ça ne paraît pas non plus qu'il est grand.
- Ni qu'il a un corps.
- Bien vu !
- On devrait l'appeler Grosse voix en santé.
- En effet, excellente idée.
- Merci.
- Croyez-vous qu'il aurait eu autant de succès ?
- Qui ça ?
- Ben, Grand corps malade, s'il s'était appelé Grosse voix en santé ?
- Si Grosse voix en santé s'était appelé Grand corps malade il aurait eu beaucoup plus de succès que si Grand corps malade s'était appelé Grosse voix en santé.
- Vous êtes idiot.
- Merci.
- De rien.
- Je vous en prie.
- Donc, une chance qu'il a changé de nom.
- Une chance qu'il a changé de nom...
- Et votre roman, il ressemble à cette conversation ?
- Non, non, pas du tout, car cette conversation n'en est pas une...
- Avez-vous d’autres choses à dire ?
- Oui, je me prépare pour le prochain slam du O Patro Vys. J’écris deux nouveaux slams.
- Ils sont bons ?
- J’imagine. Mais ils sont fort différents des autres que j’ai écrits.
- Vous dites toujours cela.
- C’est parce que j’essaie de varier mes sujets, mes rythmes et mes tonalités. N’oubliez pas que je fais du slam par besoin d’expérimentation.
- Êtes-vous le seul de cet acabit ?
- J’espère que non !
- Et pensez-vous gagner ? Il y aura tout de même Queen-Ka, Jocelyn Thouin et Jean-Sébastien Larouche, entre autres.
- C’est confirmé ?
- Non, pas encore. Ivy n’a rien confirmé.
- Et Ivy, il participera au slam ?
- Il l’animera, faut bien que quelqu’un l'anime, non ?
- Le verra-t-on un jour slamer dans ses propres soirées ?
- Elles ne sont pas si propres que ça, même si les gens fument à l’extérieur maintenant.
- Subtil !
- Sauf que par moment, à la pause par exemple, je suis pratiquement le seul à demeurer à l’intérieur.
- Vous devriez faire vos slams sur le trottoir.
- On y pense.
- Revenons au slam du 14 avril. Pensez-vous que vous allez gagner ? Vous en avez déjà gagnés, non ?
- Peut-être pour la première question et oui pour la seconde.
- Qu’allez-vous faire si vous ne gagnez pas, lundi le 14 ?
- Je vais appeler ma mère.
- Elle va être contente !
- Elle va penser que c’est la fête des mères !
- ...
- ...
- Avez-vous d’autres choses à ajouter ?
- Oui, j’ai besoin d’un café.
- Autres choses.
- Non.
- Vraiment ?
- Ha ! Oui ! J’ai des photos du dernier slam session. Je vais en mettre bientôt sur mon blog.
- Vous dites toujours ça.
- C’est vrai ?
- Oui.
- Ha bon ! En tout cas, c’est vrai. J’ai des photos. Je les regarde et je vous en parle.
- Drôle d’expression.
- C’est que je suis poète, moi, Madame !
- Oui, oui. On le sait.
- Merci, vous êtes trop aimable.
14 commentaires:
LOL
Rebel Trankill
Thanks !
Mais je pense que tu n'as pas lu la version finale. En tout cas, tu as posté ton commentaire avant que je n'enlève les coquilles. Relis-le ! :)
hi hi J'ai écris ça au lieu de faire mon ménage !
LOL itou !
LL
Tu devrais plus souvent nous poster des textes drolatiques. J'ai beaucoup apprécié!
Treveur
Merci ! J'en prends bonne note !
Je dois avoir réveillé mes colocs en riant, sur Grosse Voix en Santé...héhéhéhé...
Tes colocs se lèvent tard !
Ou bien tu ris d'une grosse voix en santé toi-même !
Mario, pour la soirée du 14 avril à l'O Patro Vys, les portes ouvrent à 19h30 ou à 20h30?
Treveur
Mes colocs étaient déjà couchés en fait héhé à 10h15 P.M..
Merci mario, tu m'as fait beaucoup rire! Tu pourras passer le message à celle qui s'ennuie durant la pause, nous serons deux à rester à l'intérieur le 14 avril ;-)
joannex
Joanne, merci. Le rire est un exercice bon pour la santé.
Oui, on sera deux à l'intérieur. Quoiqu'il risque de faire très beau, ça risque de nous donner le goût d'aller à l'extérieur prendre de l'air, comme les fumeurs !
Maryse, j'avais pensé à cette possibilité, mais je l'avais éliminée parce que je la trouvais peu vraisemblable. Tu dois avoir les deux colocs les plus couche-tôt de toute l'histoire de l'humanité au grand complet. (Peut-être qu'ils ne dormaient pas... as-tu vérifié ?)
Naaah j'ai pas vérifié.. mais je les ai réveillé de quelque chose pour sûr.. et bon il y sûrement encore des colocs qui se couchent plus tôt, tout dépend, souvent, des horaires de travail... ah et je m'appelle Myriam :) Mais Maryse c'est très joli aussi...!
Myriam,
Pardon, c'est Myriam, oui, oui.
C'est vrai qu'on peut travailler de nuit... Ça m'est déjà arrivé. Beau moment pour écrire des slams, la nuit. Et pour faire toutes sortes de choses !
Vous vous en allez où vous deux là...?
;)
Mp
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