jeudi 13 novembre 2008

Francis Lujan slame et compte !

Lundi soir, on a eu droit à une belle soirée de slam. À la lumière du communiqué d’Ivy, elle s’annonçait plutôt tranquille. Comme on nous avait dit qu’elle serait la dernière soirée de slam (tournoi de poésie) avant février prochain, plusieurs se sont finalement décidés à la dernière minute (carrément sur place).
Plusieurs poètes ont slamé, ce qui est une excellente nouvelle. Je pense entre autres à Rose Éliceiry et Jonathan Lamy, deux talents importants de la génération montante en poésie (je m’exprime comme un vieux, là.) La qualité de leurs textes devrait être un encouragement pour tous les slameurs qui osent expérimenter, même au risque d’étonner.
Il est également encourageant que des jeunes se soient mérité les meilleures notes de la soirée.
Renaud Lamy-Beaupré, également connu comme rappeur sous le nom d’Indécis, nous a servi deux slams assez différents, dont le dernier surchargé d’émotions. Un beau moment de poésie et de rythme. Qui lui a mérité la troisième place.
Rebell Trankill a joué la carte de la provocation avec son premier slam. Un slam dans l’esprit des dadaïstes qui cherchaient à mettre la face des gens dans la souillure et la grossièreté du monde dans lequel on vit. Son deuxième slam était un peu moins audacieux mais plus poétique et, comme le disait Alexis Lafleur -un connaisseur averti de poésie et de slam- mieux servi par sa rythmique rap. Rebell s'est mérité la deuxième place.
C’est le plus jeune qui a gagné, Francis Lujan. Sans accorder une importance exagérée aux notes obtenues (rappelons-nous que les notes sont d’abord des jugements subjectifs sans prétention), il est tout de même bon, je crois, que Francis se soit bien démarqué. Bon parce que trop de fois au courant des deux premières années a-t-on vu les juges nettement préférer des textes faciles, au détriment de la qualité textuelle.
S’il y a un slameur qui travaille ses textes de façon vraiment professionnelle (profession poète), c’est bien Francis. Rigueur et folie. Audace et calcul.
J’étais somme toute très content que ces jeunes-là sortent de la soirée le cœur électrocuté et la tête pleine de dopamine !

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Ce qu’on a vu lundi soir est encourageant pour la troisième saison. Mais, il demeure de nombreux défis.
Amener plus de gens à s’intéresser au slam. Encourager la qualité poétique des textes. Favoriser l’émergence de nouveaux talents. Sensibiliser les spectateurs à l’audace poétique, à la texture des images et à la couleur des rythmes.
Gaston Miron disait : « La poésie n’a pas à rougir de moi. »
Ce pourrait être un excellent slogan pour le slam…

3 commentaires:

Anonyme a dit...

Pour être un connaisseur averti, il faut avoir des bons profs de littérature... et/ou, comme dirait François Pérusse, de la passion.

Je suis content aussi que Francis Lujean ait gagné, ses textes sont très poussés, tant à l'égard du sens que de la langue.

Alexis

Anonyme a dit...

Je crois que ce fût une très bonne soirée, la poésie à son apogée, et je crois aussi avoir eu une 2eme place bien méritée cette fois :)

Mario Cholette a dit...

En effet, je t'ai rarement aussi d'aplomb dans ta performance. C'est vraiment encourageant !