Je voulais aborder à nouveau l'hétérogènéité du slam d'un point de vue théorique, mais compte tenu des commentaires sur Impressions d'Amérique (cf. plus bas), j'ai décidé de laisser parler quelqu'un à ma place. Je me suis servi de Google, j'ai écrit: "démocratisation de la poésie par le slam" et j'ai trouvé plusieurs articles, dont celui-ci . Je donne les références précises à la fin du commentaire. Merci à l'auteur.
Notez que l'article date d' il y a deux ans !
"Le Slam !!!! vous connaissez ? et oui c'est un nouvel art.
Le slam, vise à démocratiser, sous toutes ses formes, la poésie. Il se pratique par des rencontres, et nous vient d'Amérique, plus précisément de Chicago, où il a vu le jour dans les années 1980. Cet art nouveau se pratique dans tous les endroits, cafés, salles de réunion, librairies, bars, colléges, dans les médiathèques, salles communales, salles de
spectacle, MJC, etc...dans certaines maisons d'arrêt, ou des ateliers de slam ont été créés. Le slam, possédent déjà ses fans, à travers le monde entier, les personnes qui sont adeptes de cet art, portent le noms de slameurs !!!! Dans ce nouvel art qu'est le slam, toutes les formes de poésies sont libres, tous les styles y sont permis, les fervents du slam déclament leur poésie, qui sera jugée par le public. Le slam laisse la parole, la liberté, à chacun de pouvoir s'exprimer, quelque soit le sujet et le style. Condition de participation à ces séances, réciter ses propres poémes. (poémes d'amour, poémes relatant des faits sociaux, ou de la vie courante, poémes de confession intimes, poémes de ses propres convictions, religieuses, politiques, poémes sur ses origines, etc.) Il commence d'ailleurs à avoir des concours, des tournois de slam en France, ou de nombreux poétes se rassemblent, un "Grand Slam National" a été créé, c'est en fait le championnat français de Slam, ou des équipes concourent pour le titre national. Espérons que cet art se développera de plus en plus, car il apporte une nouveauté certaine et démocratique à la poésie.
Date de création : 17/12/05 14:48
Dernière mise à jour le : 26/02/07 15:26
Auteur : Olive2
http://www.aquadesign.be/news/article-467.php
7 commentaires:
Attends. Je commente seulement parce que je veux approfondir la question.
Je ne comprends pas. Je vous trouve démagogique. Je ne crois pas que de juger les auteurs soit nécessaire. Ce n'est pas un peu... mettre un capital sur la littérature?
Ne pourrait-on pas seulement qu'être un bon public? Avec de bons orateurs?
La dernière fois que j'ai parlé à un poète, il m'a dit qu'on l'invitait souvent pour la qualité de ses interprétations. Il m'a aussi dit qu'il n'aimait pas le slam pour son côté rap. Le nom le dit, d'ailleurs : « slam ». Vous ne trouvez pas ça un peu gangtsa?
Je crois que je préfère le récital bien fait au récital sur-thématisé. Vous proposez un évènement trop près d'un certain public. Vous êtes trop près du ghetto. Je ne peux l'accepter.
Je termine mes interventions maintenant que mon idée est assez claire. Je crois que je préférerai toujours la poésie lorsqu'elle est rendue avec des gens qui ont du coeur. Je crois que les slammeurs ne sont pas capables de m'atteindre et que des activités bien faites sont possibles à qui s'en donne la peine.
Je crois aussi que peu de monde s'en donne la peine.
Et je pense que mon coup de coeur ira toujours pour cet ami-professeur d'un ancien collège qui organise, comme évaluation de fin de session à son cours en communication, des récitals de poésie.
Toujours brillants : les étudiants doivent travailler leur récital pendant 3 mois. Après un tel effort, le public ne peut qu'embarquer.
C'est ce que propose le slam et c'est ce qui manque ailleurs.
Je propose donc un déplacement du talent des slams vers les récitals et je m'en vais.
Avec tous mes remerciements.
Villier de l'Isle-Adam.
C'est sûr que chacun à droit à son opinion, eve adam del sol en a une très approfondie. Bravo.
Tant mieux si ce n'est pas pour toi, tant mieux si ce n'est pas pour tout le monde, que ça soit irrévérencieux, fond de ruelle, amicalement compétitif, plein de testostérone, voir terrorriste. Et rempli de beauté. Comment peut-on parler de poésie alors qu'on la veut propre et encadrée, moi je trouve que c'est exactement ça qui était à même de la tuer. Puriste... Non, la beauté n'a pas de capital. Elle est parfois maladroite, mais bien vivante au coeur du slam. La poésie est une manière de respirer, où sont passés tes poumons, premier venu...???!!!
Marie-Paule Grimaldi
Non, attendez.
Je m'étais promis de ne plus répondre mais je le fais. Ce n'est pas pour moi, c'est pour la fille dont ça parle.
J'ai rencontré une jeune punkette, au détour d'un slam justement, qui me disait qu'elle voyait deux possibilités de rédemption. D'une part, par la rue, en allant "cracher sur les bourgeois". La seconde, dans la poésie, en allant "cracher sur les bourgeois".
Dans un cas comme dans l'autre, comme elle le disait, elle allait "cracher" mais elle le faisait (et elle va le faire, j'en suis sûr) de manière tellement poétique et tellement belle.
Bien sûr, le bourgeois n'aurait pas été complètement flabbergasté, il n'aurait pas jeté son argent à ses pieds; il aurait plutôt continuer sa route en gardant la tête haute.
Mais, tu vois; entre littéraires, elle avait quelque chose de touchant.
Et puis, tu vois, moi ce que je dis c'est que ce quelque chose de touchant (et de, ma foi, très vivant) meurt d'envie de se retrouver sur les scènes.
Affichée, complètement plaquée.
Mais, le problème du slam, comme je le conçois (et tel qu'on me l'a présenté à de multiple reprises), c'est qu'il n'autorise pas ce genre de pratique.
Il n'autorise pas à la jeune fille touchante qui "flabbergaste" de se jeter à terre, sur la scène.
Elle lui proposerait plutôt de venir slammer, de toutes ses ovaires, un poème de son invention; même si Dieu sait qu'elle aurait peut-être gagné à en prendre un de sa poète favorie.
Au final, tu vois, si le slam est un excellent divertissement (je n'ai rien contre lui), je crois qu'il y a peut-être... autre chose (à faire).
Autre chose de peut-être plus noble, de peut-être plus propre, mais d'aussi "populaire" dans tous les sens du terme.
L'Ève solaire
D'une façon ou d'une autre le slam est là pour rester. Il est ouvert à tous et toutes, et oui, il y a des réglements. C'est avant tout, je le répète, un lieu fantastique de rencontres et un grand laboratoire de création. Ça ne peut pas plaire à tout le monde...
i.s
Le slam n'essaie pas de dominer le monde, il n'empêche pas les soirées de poésie dites plus classiques qui existent toujours à ce que je sache, il offre une alternative, une différence et ça plait à certaine personne, dont eve ne fait pas partie. Tu n'approfondies pas eve, et franchement, je crois que ton point a été clair, ce n'est pas pour toi, ça ne le sera probablement jamais. Je répète, ce n'est pas une menace pour l'ensemble de la poésie le slam, c'est son petit dernier. On sent bien que tu te sens complètement menacée, dépassée et très inquiète de la popularité de ce mouvement, à date pourtant ça n'a tué personne, aucun poète n'a rendu l'âme en dehors des trois minutes qui lui sont accordées. Laisse les autres s'amuser un peu en paix...
Mp
Je rejoins Marie-Paule et préfère pour ma part le risque des expressions libres quitte à retenir plus de soleil que de lunes tristes. Mais j'ajouterais tout de suite, trait de nuit oblige, que le jour succède à la nuit et la couve à son tour... La littérature, la poésie et ses infiltrations multiples, y compris, et pourquoi non, dans le slam, participent à ce va-et-vient d'engendrement, à la lumière de l'être, à son devenir soi ensemble, à la «translucidation», à ce qui le dépasse et le surprend, à la part de l'ombre aussi, c'est-à-dire à toutes ces petites morts successives médiées dans le langage, pauvre langage bardé de rage et d'orages... La notion de la vulgarité comme «prendre une pisse au Foufs» j'imagine, apparaîtra alors elle-même déplacée, insignifiante, quand on commence à y penser, quand il s'agit de s'occuper de l'essentiel et j'oserais dire, quand il s'agit d'aimer sans condition.
«Prendre une pisse aux Foufs» n'est pas plus vulgaire qu'un récit de Bienvenue ou un dialogue de Tremblay boursouflé de hargne de femmes blessées.
Je pense, comme Miron, que la poésie, même celle qui tournerait mal, est transcendance. Encore faut-il que le poème advienne... Ça, c'est une autre paire de manches!
Astheure, ceci étant dit, ce qui personnellement me touche, ce sont les voix personnelles. Le slam permet d'en entendre de très fortes. En tous les cas, je ne les avais pas entendues ailleurs auparavant...
Y a-t-il déjà trop de slammeurs au Québec? Sommes-nous devenus les humoristes de la littérature, ces êtres vils qui drainent public et intérêt médiatique? Franchement, je ne vois pas la pertinence de monter sur ses grands mots.
J'adore le coté sportif du slam comme j'aime regarder une compétition de plongeon ou de ski acrobatique. Je ne renie en rien la scène poétique lorsque je slamme.
Je prend les offres que je reçois et refuse rarement une occasion de livrer mes poèmes. Si Eve etc. veut m'inviter à une soirée, j'y serai avec joie.
Je tenterai de ne pas faire vulgaire et laisserai mon jock strap à la maison.
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