La deuxième année de la Ligue québécoise de slam s’est achevée hier par une soirée grandiose au Lion d’Or.
On a eu droit à un beau match entre Sherbrooke et Gatineau, gagnantes de la demi-finale des villes. Le pointage a été serré tout au long, c’est Sherbrooke, coachée par Frank Poule, qui l’a emporté.
Malgré une ou deux notes étranges (vraiment trop basses), malgré l’utilisation du corps comme accessoire par les deux équipes à une reprise, ce fut vraiment un bon show.
L’équipe de Sherbrooke offre un beau mélange de styles, du slam politisé (Jean-Michel Fontaine) au slam humoristique (Jean-François Vachon), en passant par des slams plus urbains d’un réalisme trash (David Goudreau et Sophie Jeukens).
Gatineau, coachée par le sympathique Pierre Cadieux, a une équipe vraiment variée, à l’image de l’ouest de la province. D-Track, un slameur à la manière rap, Guy Perreault , poète très connu de la région qui a publié plusieurs livres, Mehdi Hamdad, l’incarnation du slam et de l’extase poétique en personne, et Marjolaine Beauchamp à la poésie réaliste et un tantinet hardcore.
Mon coup de cœur du Grand slam 2008 va à cette dernière slameuse qui a réussi à m’émouvoir profondément. Je l’ai trouvée extraordinaire. Elle est touchante, brillante, drôle, subtile et un brin désillusionnée. J’ai cru à sa poésie qui m’a semblé fort juste. Je lui donnerais la première étoile de ce match. Ma deuxième étoile irait à David Goudreau (pour son aisance sur scène, sa voix, sa poésie et son sens inné du slam).
Après une petite pause, on a eu droit à un slam de poésie au grand complet mettant en vedette les huit slameurs qui s’étaient le plus illustrés lors des demi-finales de dimanche.
Si Montréal avait été éliminée dimanche à la grande surprise de leur coach ! (moi...), on peut dire que les trois représentants de la métropole se sont défoncés en deuxième soirée. Cela leur a porté fruit. Isabelle St-Pierre a été émouvante. Queen-Ka a terminé deuxième avec deux slams très convaincants dont un sur les restes du mur de Berlin.
Mathieu Lippé a remporté les honneurs individuels grâce à deux slams fort talentueux. Pour ceux qui ne l’auraient jamais entendu, Mathieu est un jongleur de mots, un acrobate de la langue et un illuminé de 20 000 watts, beau comme une star... (Sourires.)
Marjolaine Beauchamp a terminé troisième, après l’avoir entendue plusieurs fois en ce début de semaine, pour moi ce ne fut donc pas une surprise.
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En somme ce fut une belle fin d’année.
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Revenez demain, j’ai un tas de photos de la soirée, prises par Anne et moi.
3 commentaires:
Je te rejoins. La belle Marjolaine, elle m'a aussi ému jusqu'aux larmes! C'est rare, ça, je suis un toffe! Tant de simplicité dans ses mots et tant d'authenticité. Je suis aussi d'accord avec la mèche hard. Dimanche dernier, il y avait dans sa voix des accents de waitrices de Tremblay.
Pour l'ensemble du tout dans toute,cette année, mon coup d'admiration, c'est pour toi et tes soirées slam au Quai des Brumes. C'est loin et tard avec
« mon grand âge », une expédition, je ne m'y rend pas à tous les mois, mais j'apprécie hautement que puisse exister ce lieu, que la parole libre emprunte tous les chemins possibles. Merci, donc!
Merci, Jack. Il m'apparaît de plus en plus clair que ce micro ouvert a sa place. D'ailleurs, ce sont surtout les jeunes qui viennent y performer. Il est plus facile pour eux de slamer au Quai des brumes qu'au Patro Vys.
D'ailleurs, je vais me concentrer surtout sur le slam session dans les mots qui viennent.
Pour moi, le slam c'est le partage de la parole avant toute chose.
Je sais que je suis un peu en retard, mais bon. Personnellement, j'aimerais féliciter les slameurs/euses dans l'ensemble, mais j'ai quand même eu quelques coups de coeur pour David Goudreault, Sophie Jeukens pour ne nommer qu'eux.
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